Retour à la nuit


sAntoine a 8 ans. C’est la fin du mois d’août dans la Creuse. Il joue dans une rivière dangereuse lorsque des troncs d’arbres portés par le courant l’assomment. Il se réveille dans un fourgon avec un inconnu qui lui apprend qu’il vient de lui sauver la vie, qu’il est couvert de blessures et qu’il a dû le recoudre. L’homme le dépose à l’hôpital de Limoges et disparaît de sa vie. 20 ans plus tard, Antoine est veilleur de nuit dans un centre pour ados. A la télévision, on reparle de l’affaire « du découpeur » suite à la découverte de nouveaux témoignages. Lors de la reconstitution de l’enquête pour l’émission de télévision, Antoine reconnaît dans un portrait robot l’homme qui lui a sauvé la vie dans son enfance.

Retour à la nuit, lauréat du prix polar lycéen d’Aubusson, réveille les cauchemars de l’enfance avec sobriété et élégance.

 

Mon avis : Ce livre est arrivé entre mes mains un peu par hasard. Mais à la lecture de la 1ère et la 4ème de couverture, je me suis laissée tenter sans aucune hésitation. Il faut dire aussi que j’ai lu de bonnes critiques, ce qui n’ont fait que réconforter mon choix de le lire.

Antoine a 8 ans lorsqu’il frôle la mort après une chute dans une rivière. Lors de son réveil, un inconnu est à ses côtés et avoue lui avoir sauvé la vie. Il le mène à l’hôpital pour recevoir des soins. Et puis plus rien… ! Le temps passe et Antoine devient un adulte. Il travaille en tant que veilleur de nuit dans un centre pour enfants et ados atteints de troubles psychologiques très divers. Ces enfants sont confiés par l’Aide Sociale à l’Enfance. (ASE)

Alors la nuit venue et lorsque les éducateurs cèdent leur place, il devient celui à qui l’on fait des confidences, celui qui saura apporter du réconfort lors des troubles du sommeil ou tout simplement à veiller sur ses petits protégés car parfois ils sont eux-mêmes leur propre danger. Mais il arrive que le danger et les démons surgissent du passé. Quelquefois même de là où on ne les attendait pas !

Ce roman est court et énigmatique. Eric Maneval manipule ses personnages avec subtilité et donne au lecteur la possibilité de jouer avec sa propre imagination. Par moment il me semblait pouvoir deviner ce qui aller advenir de ses personnages, mais NON, absolument pas. J’avais tout faux ! Alors même que le texte est court (139 pages), tout y était pour me retenir. J’ai aimé les personnages dans leur ensemble, mais j’avoue avoir eu une préférence pour Antoine. L’auteur lui a donné  une psychologie particulière et a réussi à développer chez moi une réelle empathie envers celui-ci. J’avoue que c’est aussi en partie grâce à elle que j’ai totalement adhéré à l’histoire et dévoré le livre. Car il faut bien se le dire, l’histoire est un peu particulière est la fin  et quelque peu inhabituelle. L’auteur laisse le choix aux lecteurs d’avoir plusieurs interprétations, ce qui est appréciable pour un thriller.

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Eric Maneval vit et travaille à Marseille. Passionné de littérature noire et policière, bouquiniste et guitariste, il lit et écrit la nuit. Retour à la nuit, qu’il qualifie de roman d’angoisse, est son deuxième livre, après Eaux (éditions de l’Agly, 2000). Il est aussi auteur de nombreux textes courts.